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08/10/2009

Manif de clowns : un photographe arrêté par la police

Le 14 juillet, Cyril Cavalié prenait en photo la manifestation annuelle de la Brigade des Clowns. A deux reprises, les forces de l'ordre l'ont empêché de travailler. Il a finalement été emmené au commissariat.

Logo des Inrocks.Le lendemain de sa mésaventure avec la police, Cyril Cavalié porte un T-shirt de MR73 (le film d'Olivier Marchal sur un flic en dépression) et assure qu'il ne l'a pas fait exprès. Le 14 juillet, ce photographe professionnel de 35 ans suit la traditionnelle manifestation de la Brigade des clowns pour la Fête nationale.

Cette fois-ci, les joyeux lurons n'avaient pas déposé leur parcours en préfecture, et ça a un peu coincé. Ils ont décidé de manifester quand même, et jouent à cache-cache-police dans les haies des Tuileries. Bon enfant. Quand le cortège s'ébranle, un commissaire bien sérieux veut confisquer les baguettes d'une percussionniste. Ça l'énerve le boum boum. Toujours bon enfant, jusqu'au moment où les clowns sont traînés par terre par la maréchaussée.

Cyril Cavalié, c'est son métier de prendre les clowns en photo. Mais lui-même n'en est pas un. « Au milieu des clowns, y'a pas photo », raconte-t-il sans rire. « J'ai pas de nez rouge, pas de maquillage, un appareil autour du cou et un sac à dos. » Pourtant, va savoir pourquoi, il y a eu confusion :

« Je photographie un clown qui se faisait interpeller derrière un camion, à l'abri des regards. Un policier en civil met la main devant l'objectif. Je passe entre deux camions pour rejoindre le groupe et je suis retenu puis projeté contre une barrière. On me fait une clé au bras et une au cou qui m'étrangle.

J'interpelle les touristes qui assistent à la scène, en français et en anglais, je les appelle à l'aide. Des gens s'approchent, je sens l'étreinte se déserrer. Je me dégage. L'autre photographe était face contre terre, menotté dans le dos. Un de ses deux appareils a été endommagé. »

Manifestations mode d'emploiCyril n'est pas très content mais il continue quand même à prendre des photos, parce que, comme il le dit très bien, « qu'est-ce que c'est l'essence d'un photographe ? Photographier. »

Les forces de l'ordre se retirent, les clowns se dispersent en petits groupes pour une LOL-guérilla. Le photographe suit une douzaine d'entre eux jusqu'aux Invalides, où il n'arrivent pas à accéder à l'esplanade à cause d'un cordon de gendarmes. Clownement, ils font une tentative de contournement. Malheur. Les forces de l'ordre courent pour leur faire barrage. Décidément, Cyril Cavalié fait tout pour importuner les agents.

« Echaudé par les premiers contacts, j'ai pris un peu de distance. Je m'apprêtais à faire des photos. Un agent me demande de ne pas en faire. Deux policiers m'encadrent. Je ne faisais même pas de photos, simplement je n'avais pas rangé mon appareil dans mon sac.

Ils m'entraînent, me font chuter. Ils me tordent le bras gauche et le poignet droit. Je hurle parce qu'ils me font mal. De nouveau, j'essaie de prendre à parti les touristes. Les policiers me relèvent et me tiennent fermement, je leur dis “allez-y mollo sur l'étau, je ne résiste pas, je vous suis” ».

Paf, embarqué au commissariat du VIIIe arrondissement avec son pack de clowns, menotté au banc, ça lui apprendra. Progressivement, d'autres clowns interpellés les rejoignent.

« Ils mettent une ambiance pas possible, chantent “Sarkozy nous voilà”. Même les flics ne peuvent pas s'empêcher de rigoler. Des clownesses s'occupent de moi avec de l'antiseptique, parce que je saignais au niveau du coude. »

Au bout d'une heure, on le laisse téléphoner, puis la troupe est compactée dans un fourgon cellulaire. Direction le commissariat du passage Charles Dallery, pour la palpation. Cyril n'a pas trop aimé :

« Les mains contre le mur, les jambes écartées comme dans une série B. Ensuite on nous a parqués dans un enclos fait de barrières, dans le parking souterrain du commissariat. Ils nous appellent un par un. Je ne sais pas pour les autres, mais moi ils ont juste contrôlé mon identité, rendu mes affaires et j'étais dehors à 18 heures. »

Immédiatement, Cyril va voir un médecin puis porter plainte contre X pour violences volontaires. Le capitaine de police qui prend sa déposition l'envoie à l'unité médico-judiciaire de l'Hôtel-Dieu pour faire constater ses blessures (légères) : la peau brûlée par le doux contact du sol et quelques bleus à l'endroit où les policiers ont serré bien fort pour éviter qu'il ne s'échappe. Le rapport du médecin conclut que Cyril « présente ce jour des lésions conpatibles avec les faits tels qu'ils sont allégués ». Il lui donne deux jours d'ITT.

Cyril est aujourd'hui photographe-auteur, après dix ans de carte de presse. Alors, certes, il ne peut pas brandir l'insigne sous le nez des policiers. Il assure cependant avoir indiqué et répété sa profession à chaque agent « rencontré ». Il n'était pas là en tant qu'activiste mais en tant que photo-journaliste. Il n'a pas fait obstacle au travail des forces de l'ordre.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

En image : http://www.dailymotion.com/video/xa4h1w_larmee-des-clowns-attaquee-par-les_news

Anonyme a dit…

Votre brigade de clowns a domicile : Les Nezfragés !