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Qui sommes-nous? Des étudiants qui luttent pour une université plus égalitaire, pour un meilleur enseignement, et pour également combattre les projets de lois actuels qui entravent la liberté de chacun.

Sur ce site vous trouverez de multiples sections abordant les domaines dont nous nous occupons. Bonne visite et n'hésitez pas à laisser des commentaires.

01/12/2008

4 pages sur les réformes Pécresse

Introduction :

La réforme de l'enseignement supérieur, amorcée il y a dix ans dans le
cadre européen, est finalisée par le gouvernement en place par une série de
lois et de plans qui touchent aujourd'hui tous les acteurs de l'université. Les
entreprises sont entrées dans les facultés et y ont un pouvoir considérable.
Dans une logique de rentabilité de la formation et de rapprochement
public/privé, l'université se métamorphose en un centre de formation professionnelle destiné à créer une main d'oeuvre disponible, docile et bon-marché à disposition des entreprises. Cette logique transforme peu à peu l'université : cela se traduit par un appauvrissement du contenu des cours, la contractualisation des personnels, la suppression d'un très grand nombre de postes, le désengagement financier de l'État...

Face au silence des médias et à la perfidie institutionnelle, nous n'avons d'autre choix que de
nous informer par nous-mêmes.

Qu'est-ce qu'une AG??

Une assemblée générale est avant tout un lieu d'information et de débats. On y décrypte l'actualité, les décisions gouvernementales, les nouvelles lois. Elles sont pour tous et ouvertes à tous. Elles permettent l'unicité et l'ouverture entre secteurs(c'est le lieu de rencontre entre étudiants et le corps universitaire).
C'est également l'occasion donnée à chacun de défendre opinion et point de vue.
L'assemblée générale existe uniquement quand les gens qui la composent se réunissent.
Ce n'est pas la prise du pouvoir du groupe sur l'individu mais bien une prise de décision commune issue de la confrontation des opinions individuelles qui donne naissance au groupe. En ce sens, l'assemblée générale n'existe que par et pour les gens qui la composent.. Elle est à la fois libre et souveraine. Elle est critiquable et remaniable à volonté

Qu'est que ce que l'on en fait??

La LRU

dans la mesure où La Loi Relative aux Libertés et Responsabilités des Universités, a été adoptée le 10 aout 2007 en plein été, empêchant ainsi toute discussion ou contestation immédiate. Sa mise en application se traduit par différents changements au sein de l'université.

Tout d'abord, le désengagement financier de l'État, qui amène les universités à se tourner vers d’autres sources de financement : l’augmentation des frais d’inscription et les partenariats avec des entreprises privées.
Elles disposent en retour d'un droit de regard sur le contenu pédagogique enseigné dans les filières qu'elles financent, ainsi que sur les orientations des recherches. Comment effectuer un travail de recherche objectif et indépendant sur les dangers du nucléaire au sein d’une filière « sponsorisée » par EDF ? L'enseignement dispensé sera un apprentissage destiné à fournir rapidement une main-d’oeuvre répondant aux besoins immédiats de l’entreprise.

D’autre part, de profondes modifications ont eu lieu au niveau des conseils centraux. Le Conseil des Études et de la Vie Universitaire (CEVU), ainsi que le Conseil Scientifique (CS), perdent tout rôle décisionnel.
De même, les commissions de spécialistes, formées d'experts en une discipline, élus au sein des enseignants chercheurs, chargées de se prononcer sur le recrutement des nouveaux enseignants, sont évincées au profit d'un comité de sélection dont les membres sont nommés par le président. La seule instance décisionnelle qui demeure est le Conseil d'Administration (CA) dont la composition a été remaniée : augmentation du nombre de personnalités extérieures à l’université (nommées par le président) et diminution du nombre d’élus étudiants.
Les pouvoirs du président sont nettement accrus : son mandat devient renouvelable, il nomme les jurys, affecte les personnels, ordonne les recettes et dépenses et peut opposer son véto au recrutement d'un enseignant chercheur. Le président devient un PDG chargé de gérer au mieux « son » université. Au cours de l'année 2007, le ministère de l'enseignement supérieur a publié un rapport développant la mise en application de sa réforme

Concernant les licences: le plan pluriannuel pour la réussite en licence.

La nouvelle mission de l'université est de «favoriser l'orientation et l'insertion professionnelle», délaissant ainsi l'objectif premier de transmission de connaissances et de développement de l'esprit critique. On assiste tout d'abord à une rénovation des contenus. Suite à la LRU le
choix des filières et les programmes de licences sont laissés au bon vouloir des entreprises. D'ores et déjà, les UFRs «peu rentables» sont menacées de disparition. La licence est soumise à une modification structurelle :

La première année dite «fondamentale» sera comme la seconde, pluridisciplinaire. L'accent sera mis sur l'apprentissage des langues étrangères et de connaissances techniques liées au monde du travail, au détriment des savoirs fondamentaux. Les entreprises ayant déjà un droit de regard sur l'évolution de l'étudiant, elles pourront l'adapter à leurs projets, et l'amener à se spécialiser dans un domaine où elles pourront faire des bénéfices. La deuxième année de «consolidation» à pour but de formater l'étudiant au monde de l'entreprise, renforçant sa spécialisation en lui enseignant les bases des pratiques salariales. La troisième année de «spécialisation» se termine par un stage non-rémunéré devant être validé pour que la licence soit obtenue.

L'orientation active est le deuxième pilier de ce plan licence. Elle commencera dès le lycée. Les facultés dissuaderont les lycéens les moins «brillants» de poursuivre un cursus universitaire. De plus dès la prérentrée, l'étudiant devra signer un contrat de réussite avec l'université, ce qui permettra de se débarrasser des étudiants jugés les moins prometteurs. La ré-orientation ne sera possible qu'à la fin du premier semestre et de la première année. A tout moment les étudiants en échec pourront se voir rediriger vers les IUT et STS. C'est ainsi que les universités atteindront l'objectif premier de ce plan licence, à savoir, la réduction de 50 % d'échec à la fin du premier cursus : en évacuant les étudiants en difficulté plutôt qu'en les aidant.

V. Pécresse a promis 5 heures de cours supplémentaires par étudiant, qui seront des heures
complémentaires d'enseignement, soit de tutorat rémunéré soit de monitorat, accordées par de jeunes thésards, alors que la tendance générale est à la suppression de postes. Ces heures seront donc assurées par des vacataires sous-payés ou par des enseignants-chercheurs qui verront leurs heures consacrées à la recherche diminuer. Cette réforme tend à ne favoriser que les études courtes, et non la poursuite du cursus

Les lycées : une réforme qui tend à accroitre les inégalités entre les éléves

A la fin de l'année dernière, Darcos a annoncé un projet de réforme du lycée. Officiellement, c'est pour donner plus d'autonomie à l'élève et lui permettre de mieux se préparer à l'université. En fait, c'est le prétexte pour diminuer le budget et les postes au lycée, y faire rentrer le privé et isoler l'élève en réduisant encore le cadre national du bac. Le coeur de la réforme est la suppression des filières (S, ES, L) pour les remplacer par des modules. L'enseignement commun à tous les élèves va diminuer et la plupart des modules seront au choix de l'établissement et de l'élève : ce bac « à la carte » ne sera pas reconnu au même niveau selon les modules choisis et le lycée, il n'aura plus de cadre national. Le choix des modules sera forcément différent d’un lycée à l’autre. Dans les lycées riches, il y aura du théâtre, des arts plastiques, etc. Mais dans les autres, le choix sera plus restreint ou inexistant.
L’objectif est aussi des faire des économies. Darcos se rend compte que le lycée ne peux pas fonctionner avec 80 000 profs en moins : les heures de cours vont diminuer et, en divisant l'année en semestres au lieu des trimestres, on pourra faire appel aux étudiants en IUFM, désormais obligés de faire un stage d'un semestre non payé, pour palier au manque de profs. Le financement va aussi changer. Le financement public sera fixé en fonction « des résultats et des potentialités de chaque lycée et en fonction de l’origine sociale de son public ». C'est un financement au mérite, donc une augmentation des inégalités entre les établissements. Tous
n’auront pas les mêmes moyens, tous n’auront pas la même possibilité d’ouvrir des options. En plus, la réforme indique clairement qu’une partie de l’argent des établissements sera fournie par les ressources liées aux projets des établissements. C’est un encouragement à des partenariats publics/privés pour financer les lycées. Les conséquences, on les connait : un contrôle des entreprises privées sur le contenu même des enseignements.

L'IUFM
: Le point chaud :

Le gouvernement a décidé de réformer dès l'année prochaine les modalités de recrutement et de formation des professeurs des écoles, collèges et lycées.

Dans une logique d'autonomie et de compétitivité des universités le CAPES sera supprimé au profit d'un master d'enseignement. La mise en place précipitée de ce dispositif conduit les UFR à définir un programme contenant de la pédagogie (connaissance du ministère et du rectorat ! ) ainsi que des matières fondamentales sans connaître le contenu du concours qui aura lieu en 2ème année. Ainsi, aléatoirement, la formation correspondra (ou non) aux connaissances exigées. Le but de cette réforme est de permettre aux étudiants qui n'auraient pas obtenu le concours mais ayant validé le master d'effectuer des vacations pour le rectorat. On peut donc s'attendre à une baisse de poste de titulaires aux profits de ceux contractuels entrainant chômage et emplois précaires des nouveaux enseignants. La seconde solution serait de se réorienter dans un autre
master. Mais le niveau en connaissances fondamentales sera insuffisant pour prétendre à une place en master ou doctorat.

L'agrégation ne semble pas touchée mais il suffit de voir la diminution des places au concours cette année pour comprendre que ce n'est qu'une apparence. Dans cette logique de précarisation, le statut de fonctionnaire stagiaire en 2eme année d'IUFM (rémunérée) va être supprimé avec une mise en place de stages d'observation (statut étudiant donc non payés).

Ceci concorde avec les réformes de l'Education nationale visant à supprimer des matières et faire une unique filière pluridisciplinaire dans le but de supprimer des postes et faire des économies aux dépens de l'enseignement et de l'apprentissage des connaissances.

La recherche : un démantèlement réel

Le budget 2009 ou les balivernes du gouvernement Sarkozy : Le gouvernement annonce une hausse de 1800M€ du budget. La simple compensation de l'inflation (2%) nécessite déjà 500M€. De plus 660M€, soit plus d'un tiers de la hausse annoncée, sont alloués à des exonérations fiscales (crédit d'impôts) qui bénéficient aux entreprises privées et non à la recherche publique. Ainsi l'augmentation annoncée est loin de répondre aux besoins réels de l'enseignement supérieur et de la recherche publique, et profite principalement à des entreprises privées qui ne sont pas tenues de rendre des comptes sur l'utilisation des ces fonds.

Casse d’une recherche indépendante et globalement cohérente : Le démantèlement du CNRS
implique une destruction de politiques scientifiques globales et à long terme, au profit d’un financement par les Université et l’ANR (Agence Nationale de la Recherche). Les universités, soumises au désengagement financier de l’état, ne peuvent qu’avoir une politique scientifique locale et liée aux fondations d’entreprises (LRU). L’ANR, sans comité national scientifique, finance des projets à court terme (3 ans !) et est soumise aux critère «sociétaux et économiques » fixés par le gouvernement (disparition des SHS sciences Humaines et sociales).

Précarisation (et à long terme suppression) du statut des enseignants et chercheurs par la création d'emplois contractuels et le non-remplacement des postes. Les nouveaux comités de sélection (LRU), chargés du recrutement, de l’attribution des primes, des modulations de services et de l’évolution des carrières, sont nommés par l’équipe présidentielle de l’université et « approuvé » par un CA fantoche renforçant les mandarinats locaux et impartiaux. Le plan de revalorisation des carrières et des salaires des enseignants et chercheurs se fait à budget constant entraînant un arrêt complet des embauches statutaires de jeunes chercheurs, alors soumis à la contractualisation, véritable menace pour la pérennité des connaissances et des
enseignements. La preuve en sont les suppressions d’emploi prévues pour 2009. V. Pécresse a annoncé la suppression de 900 emplois, majoritairement des catégories C. S’ajoutent le création de nouvelles chaires CNRS-Université mobilisant 2 postes budgétaires au lieu d’un et supprimant donc 130 possibilités de recrutement. Et pour couronner le tout, seuls 300 emplois de chercheur CNRS seront ouverts en 2009 au lieu de 401 l’an dernier!

Le démantèlement du CROUS et du CNOUS : Les boursiers sont sacrifiés...

Depuis de nombreuses années, les bourses sont nettement insuffisantes par rapport à l’augmentation des prix. Loin d’être uniquement due à la crise financière actuelle, cette tendance tend à accroitre les inégalités. Les bourses ne permettent pas d’assurer l’autonomie financière des étudiants, le plus haut échelon de bourse ne dépassant pas les 450 euros par mois.

A chaque rentrée universitaire, les étudiants doivent faire face à l’accroissement du prix des tickets de RU qui représente plus de 50 % en 10 ans. Or, l’Etat qui assurait la moitié du financement de ces structures, ne prend plus en charge que 40 %, le reste demeurant à la charge de l'étudiant. Par ailleurs, seulement 7 % d’entre eux bénéficient d’un logement dans une résidence universitaire. Il manque plus de 2000 places sur la seule ville de Bordeaux. La rénovation et la construction de nouveaux logements annoncées ne permettent que le remplacement des chambres les plus insalubres ou en cours de désamiantage. Et celles-ci s’accompagnent systématiquement d’une hausse scandaleuse des loyers à la charge des étudiants boursiers. Cette année, pour une chambre rénovée, le prix est de 204 euros, la proposition de révision des budgets au conseil d’administration du Crous tend à le faire augmenter jusqu’à 257 euros. Enfin, derrière l’effet d’annonce d’une augmentation de 10 % des étudiants bénéficiant d’une bourse pour la rentrée 2008, se cache une toute autre réalité : nombre d’entre eux ont vu le montant de leurs bourses réduit ou n’en bénéficieront plus. Ainsi, 3
critères d’attribution ont été purement supprimés cette année : le fait d’être dépendant d’un parent isolé, d’avoir un enfant à charge, ainsi que le handicap.

En septembre, la ministre Valérie Pécresse prend en compte un nouveau rapport ayant pour but la réforme du Cnous-Crous, le plan Lambert. Ce rapport transformerait le réseau des Crous en AVE (Agences de la Vie Etudiante) et l’instance nationale Cnous en ANVE (Agence Nationale de la Vie Etudiante). « Toutes ces préconisations s’inscrivent dans la logique de la LRU », le principe est de renforcer directement l’indépendance de chaque agence régionale, qui donne à l’ANVE, un simple rôle de « coordination, de pilotage et d’observation des conditions de vie étudiante » et consolide les inégalités entre les différentes agences régionales. Un plan quadriennal d’objectifs et de moyens s’appuierait sur les projets de chaque agence. Cette autonomie relative renforce l’écart de dotation et de moyens de chacune des agences. C’est, à terme, chaque étudiant qui devra supporter ces disparités de revenus d’une région à l’autre.

Le plan Lambert prévoit : le transfert aux AVE de la gestion des bourses, « l’ensemble des aides, quelles que soient les filières d’étude, la nature des aides et le ministère de rattachement », la « maitrise de leur masse salariale », c'est-à-dire la gestion de l’emploi de ses personnels, et favoriser le « recrutement de contractuels plus largement ». Tout cela accentue la précarisation déjà amorcée des travailleurs des structures du Crous actuel.

L'opération campus : comment accentuer des inégalités.

Le comité d’évaluation de l’Opération Campus, voulue par Sarkozy pour renforcer l’attractivité et la visibilité internationale des universités, s’est réuni le 28 mai pour examiner l’ensemble
des 46 dossiers déposés. Les critères requis pour obtenir la validation du ministère sont : l'ambition scientifique et pédagogique du projet, l'urgence de la situation immobilière, le développement d’une vie de campus et le caractère structurant pour un territoire. Ces projets impliqueront 19 universités (sur plus de 80), 17 écoles et tous les principaux organismes de recherche. Ils sont répartis dans 5 régions et concerneront 340 000 étudiants (sur plus de 2 millions) et 13 000 chercheurs.

Le projet du PRES de Bordeaux (Pôle de Recherche et d'Enseignement Supérieur associant les 4
universités bordelaises, 3 écoles d'ingénieurs (ENSEIRB, ENSCPB, ENITAB) et Sciences Po) a été l'un des 10 retenus. Les filières concernées sont regroupées dans trois grands départements : biologie santé, sciences dures et sciences humaines et sociales.

Ce projet présente la future organisation des formations au sein de ces départements : un programme court (niveau licence/DUT) pour une insertion professionnelle immédiate et un programme long (niveau master/doctorat) structuré en 7 collèges universitaires (Sciences et Technologies, Biologie-Santé, Sciences humaines, Sciences sociales, Droit, économie et gestion, Sciences de l’éducation, Sciences de l’ingénieur) pour une insertion dans la recherche "appliquée" aux besoins des entreprises.

Le futur "campus star" se trouvera sur le périmètre Talence-Pessac-Gradignan. Les locaux vont être réhabilités et construits dans le cadre d'un partenariat public/privé (à terme l'université va payer un loyer aux entreprises qui ont financé la construction de ses locaux tout neufs). Le budget s'élève à 538 millions d'euros.

Le rapprochement public/privé entre l'université de Bordeaux et les entreprises de la région a été un un préalable à la mise en place du projet. Le dossier a été monté en collaboration et avec le soutien du MEDEF, de l'UIMM, du Comité Régional des Banques d'Aquitaine, de la Chambre de commerce et d'Industrie de Bordeaux, des Pôles de compétitivité d'Aquitaine... qui soulignent tous la rentabilité du projet tant au niveau des ressources humaines que du développement économique pour les entreprises de la région.

Ce projet ne dit pas un mot des conséquences sur le contenu des enseignements, la précarisation des personnels de l'université, la disparition des filières non rentables... Normal : l'objectif n'est pas d'offrir aux étudiants un enseignement basé sur la transmission du savoir, l'émancipation de l'individu par l'accès à la connaissance ni d'offrir à ses personnels de meilleures conditions de travail, mais bien de rentabiliser les "offres de formation", de qualifier de la main-d'oeuvre et d'être compétitif au niveau européen et international.

Le processus de Bologne


En mars 2000 un conseil européen extraordinaire se réunit à Lisbonne et définit un agenda de mise en place des réformes pour renforcer la compétitivité

des économies européennes en s’efforçant de promouvoir une stratégie équilibrée entre les différents Etats. La stratégie de Lisbonne vise à remédier à la fragmentation du marché intérieur, elle est divisée en processus, chaque processus correspond à un champ particulier.
Le processus de Bologne s'attaque à l'enseignement. Son but? Faire de l’UE « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde ». En clair: réorganiser les universités européennes selon une logique de marché. L’objectif affiché est de rentabiliser l’investissement dans l’enseignement supérieur. Ce processus repose sur trois piliers : 1-une plus grande autonomie des universités : les facs sont encouragées à lier des partenariat locaux avec le privé, à flexibiliser leur enseignement en fonction du marché du travail, à gérer leur personnel selon des méthodes concurrentielles. Bref, une université faite par et pour le patronat. 2-Un assouplissement des règlementations nationales pour faciliter les réformes : casse du cadrenational des diplômes (ECTS), désengagement financier de l’État compensé par le privé (LRU), fin du lycée comme tremplin vers la fac (projet Darcos)… toutes ces lois ne sont que l’application de la logique de Lisbonne. 3-Un soutien financier européen: les fonds structurels et la Banque Européenne d’Investissement financent le projet, notamment les programmes de coopération entre l’université et l’industrie. L’argent va aux universités qui se mettent le plus au service des patrons.

La tactique du gouvernement de partitionner les réformes, de passer des lois dans la plus grande
discrétion et de réprimer toute contestation lui permet de réformer à coups de hache dans tous les
secteurs. L'éducation n'est pas la seule victime : tous les services publics sont privatisés, ouverts à la
concurrence, ce qui entraîne pour les salariés une dégradation des conditions de travail, une baisse
conséquente des salaires et la disparition du droit du travail. Les usagers, devenus clients subissent
eux l'augmentation du prix des services et la dégradation de la qualité de ces services.

FACE A UNE POLITIQUE DE PRECARISATION ET DE CASSE SOCIALE
NOTRE REPONSE SE DOIT D'ETRE UNITAIRE
NI CAPITULATION, NI DEFAITISME, CONSTRUISONS L'OFFENSIVE !